

===========================
Article sur les entendeurs de voix
Mars 2025
Par : Louise Hudon, membre de l’AREQ et entendeur de voix
Qu’est-ce que l’entente de voix?
« L’entente de voix englobe tous les phénomènes perceptuels inhabituels qui se manifestent à travers un de nos sens (ouïe, vue, goût, odorat, toucher) ou la somesthésie.
(La somesthésie désigne l’ensemble des sensations qu’un être humain peut ressentir dans toute partie de son corps: chaleur, douleur, pression, etc.) »
Normaliser l’entente de voix
« Il y a dans cette approche une croyance normalisatrice selon laquelle entendre des voix est une partie naturelle de l’expérience humaine. Les voix elles-mêmes ne sont pas considérées comme anormales ou aberrantes, mais plutôt vues comme une réponse significative et interprétable par rapport à des circonstances sociales, émotionnelles ou interpersonnelles. Selon cette perspective, le potentiel de l’entente des voix existe en chacun de nous. »
« Un processus d’acceptation des voix est généralement considéré comme plus utile qu’une tentative de les supprimer ou de les éliminer. Cela implique d’accepter les voix comme une expérience réelle, ainsi que la réalité subjective de la personne qui entend les voix et de reconnaître que les voix sont quelque chose que celle-ci peut, avec du soutien, gérer avec succès. La valorisation active des voix (par exemple en tant qu’expériences émotionnelles significatives) dépasse l’acceptation de base et peut être contre-intuitive lorsqu’une personne entend des voix pénibles ou dominantes. A cet égard, Romme et Escher proposent que les voix soient « à la fois le problème et la solution » : une agression contre l’identité de la personne, mais aussi une tentative de la préserver en articulant et en manifestant la douleur émotionnelle. »
« Ils ont conclu que ceux qui « géraient leurs voix » utilisaient des compétences particulières auxquelles les autres, ceux pour qui elles représentaient un problème, n’avaient pas accès, notamment une explication socio-culturelle cohérente pour les voix (explication en rapport avec leur culture d’origine), la communication avec elles, des connexions sociales importantes, la capacité d’établir des limites pour les voix (dans le temps surtout) et la possibilité de se confronter à ces traumatismes personnels. Marius Romme (psychiatre) a continué à travailler sur le sujet de l’entente de voix pendant plusieurs années. »
Ces textes sont la suite d’une recherche sur Wikipédia, sur le net et sur l’AQRP (Association québécoise en réinsertion psycho-sociale).
————————————
Bonjour à tous,
Je me présente : Louise Hudon, entendeur de voix depuis plus de 50 ans. Ce n’est pas de la schizophrénie, maladie mentale, mais un don maintenant reconnu en psychiatrie et par d’autres organismes.
L’élément le plus important que vous devez savoir, c’est que je gère ma voix, que je m’entends bien avec elle, que celle-ci me donne souvent des cours et qu’elle a accès aux cerveaux qui m’environnent et même, parfois, qui sont très loin.
Si je dépasse mes limites parce que je suis bipolaire (cerveau qui travaille trop, maladie mentale reconnue), ma marginalité devient évidente. Mon cerveau est incapable de dire « stop ». Il faut que je le fasse pour lui et ce n’est pas toujours facile.
Avec ma voix, je peux sauver des vies à distance ou non (cela fonctionne comme une ligne téléphonique), je peux faire du bénévolat, je peux voir des auras (les plus belles sont orangés), savoir parfois si quelqu’un est malade, perfectionner mon travail, savoir que quelqu’un va bientôt sonner à ma porte, savoir si quelqu’un a l’intention de faire du mal, faire de la télékinésie, etc…
Je ne suis pas toujours à espionner les cerveaux voisins, car je m’épuiserais. Je prends surtout le positif de l’événement en augmentant mes connaissances et en m’épanouissant chaque jour.
Si j’ai parfois sauvé des vies, certains suicides n’ont pu être évités considérant la volonté de la personne. On la sauve une fois mais elle recommence et recommence. C’EST SON CHOIX. Il ne faut pas, à ce moment-là, me mettre cet échec sur les épaules. C’est la partie la plus difficile de mon existence et je me dois de me reposer souvent. C’est ce qui explique aussi que je ne sors pas souvent.
Ma voix m’a sauvé la vie souvent : en traversant la rue et dans d’autres moments. Elle sait utiliser une force pour me faire reculer avant qu’on me frappe.
J’ai prédit des maladies à des gens qui ne me croyaient pas. Deux jours après, la maladie s’imposait. On me courait après pour s’excuser.
Je ne prends pas de médicaments pour l’angoisse mais seulement pour ma bipolarité (stabiliser la chimie de mon cerveau). Je n’ai pas besoin de me calmer et je ne connais pas la peur dans ce domaine. Cette peur fait que les membres de la fraternité prennent souvent des médicaments pour l’enrayer. Ce n’est pas une bonne chose. C’est préférable de travailler en harmonie avec cette voix qui nous est donnée.
Je suis la représentante de la Confrérie de la fraternité. Il m’arrive d’aider des entendeurs de voix à retrouver confiance en la vie et à les rassurer. Ils ne me connaissent pas mais j’écoute ma voix. Ces personnes ne feront pas de dépressions nerveuses. J’y travaille. Je les mets occasionnellement au repos obligatoire pour plusieurs mois.
Parfois, je m’adresse à quelqu’un et ma voix change. Ce n’est pas moi qui parle… C’est facile et je n’ai pas de stress à faire cela.
Ce n’est pas une carrière. C’est du bénévolat. Si on a un don, on doit l’utiliser sinon on risque de tomber malade. Il ne faut pas enterrer ses dons.
Je suis fière de ma souche autochtone. Je suis fière de ma mère. Paix à son âme. Shaman, mon premier rôle est de soigner des âmes. Ma mère m’a transmis ses dons.
Je ne sais pas si L’AREQ va accepter de publier cet article dans son journal mais, si elle le fait, je remercie l’équipe pour cette ouverture d’esprit. Respecter les entendeurs de voix est une nécessité dans notre société.
Parfois, des membres de la communauté ne nous comprennent pas. À titre de représentante de la Confrérie, je me fais un devoir d’aider notre groupe. Beaucoup gardent le silence et ne veulent pas en parler. C’est une erreur. Le cœur devient lourd à toujours vouloir cacher. Il faut au moins savoir trouver des confidents. Beaucoup de groupes d’entendeurs de voix au Québec et dans le monde entier. Nous sommes nombreux. Ces comités se réunissent partout pour discuter entre eux.
Je m’excuse auprès des gens que j’ai perturbés considérant l’ignorance normale du dossier par ces derniers.
Merci de votre attention et je vous souhaite sérénité et paix.
Dr H.C. Louise Hudon, écrivaine et poétesse du Canada
La Sarre,
Tous droits réservés
Article on voice hearers
March 2025
By: Louise Hudon, AREQ member and voice hearer
What is voice understanding?
“Voice agreement encompasses all unusual perceptual phenomena that manifest themselves through one of our senses (hearing, sight, taste, smell, touch) or somaesthesia.
(Somaesthesia refers to all sensations that a human being can feel in any part of his or her body: heat, pain, pressure, etc.)”
Normalizing voice understanding
« There is a normalizing belief in this approach that hearing voices is a natural part of the human experience. Voices themselves are not seen as abnormal or aberrant, but rather as a meaningful and interpretable response to social, emotional or interpersonal circumstances. From this perspective, the potential for voice understanding exists within each of us. »
« A process of accepting voices is generally considered more helpful than an attempt to suppress or eliminate them. It involves accepting voices as a real experience, as well as the subjective reality of the person hearing the voices, and recognizing that voices are something that they can, with support, successfully manage. The active valuing of voices (e.g. as meaningful emotional experiences) goes beyond basic acceptance and can be counter-intuitive when a person hears distressing or dominant voices. In this respect, Romme and Escher propose that voices are “both the problem and the solution”: an assault on the person’s identity, but also an attempt to preserve it by articulating and manifesting emotional pain. »
“They concluded that those who ”managed their voices » used particular skills to which others, those for whom they represented a problem, did not have access, including a coherent socio-cultural explanation for the voices (an explanation related to their culture of origin), communication with them, important social connections, the ability to set limits for the voices (in time especially) and the ability to confront these personal traumas. Marius Romme (psychiatrist) continued to work on the subject of voice understanding for several years. »
These texts are the result of research on Wikipedia, on the net and on the AQRP (Association québécoise en réinsertion psycho-sociale).
————————–
Hello everyone,
Let me introduce myself: Louise Hudon, voice healer for over 50 years. This is not schizophrenia, a mental illness, but a gift now recognized by psychiatry and other organizations.
The most important thing you need to know is that I manage my voice, that I get on well with it, that it often gives me lessons and that it has access to the brains around me, and sometimes even far away.
If I overstep my boundaries because I’m bipolar (a brain that works too hard, a recognized mental illness), my marginality becomes obvious. My brain is incapable of saying “stop”. I have to do it for him, and that’s not always easy.
With my voice, I can save lives from a distance or not (it works like a telephone line), I can do voluntary work, I can see auras (the most beautiful are orange), sometimes know if someone is ill, perfect my work, know that someone is about to ring my doorbell, know if someone intends to do harm, do telekinesis, etc.
I’m not always spying on neighboring brains, because I’d exhaust myself. Above all, I take the positive out of the event, increasing my knowledge and growing every day.
Although I have sometimes saved lives, some suicides could not be avoided considering the person’s will. We save them once, but they do it again and again. IT’S THEIR CHOICE. At that point, you mustn’t put this failure on my shoulders. This is the most difficult part of my life, and I need to rest often. That also explains why I don’t go out very often.
My voice has saved my life many times: crossing the street and at other times. It knows how to use a force to make me step back before someone hits me.
I‘ve predicted illnesses to people who didn’t believe me. A couple of days later, the illness took hold. People would run after me to apologize.
I don’t take medication for anxiety, only for my bipolar disorder (to stabilize my brain chemistry). I don’t need to calm down and I don’t know fear in that area. Because of this fear, members of the fraternity often take medication to stop it. This is not a good thing. It’s better to work in harmony with the voice we’ve been given.
I’m the Brotherhood’s representative. I sometimes help voice-hearers regain their confidence in life and reassure them. They don’t know me, but I listen to my voice. These people won’t have nervous breakdowns. I’m working on it. I occasionally put them on mandatory rest for several months.
Sometimes I speak to someone and my voice changes. It’s not me talking… It’s easy and I don’t have any stress doing it.
It’s not a career. It’s volunteering. If you have a gift, you have to use it, otherwise you risk getting sick. You can’t bury your gifts.
I’m proud of my native heritage. I’m proud of my mother. May she rest in peace. As a shaman, my primary role is to heal souls. My mother passed on her gifts to me.
I don’t know if AREQ will agree to publish this article in their newspaper, but if they do, I thank them for their open-mindedness. Respecting voice-hearers is a necessity in our society.
Sometimes, members of the community don’t understand us. As a representative of the Brotherhood, I make it my duty to help our group. Many people keep silent and don’t want to talk about it. This is a mistake. The heart becomes heavy with the need to hide. The least we can do is find confidants. There are many voice-hearing groups in Quebec and around the world. There are many of us. These committees meet everywhere to talk to each other.
I apologize to those I have disturbed, given their normal ignorance of the matter.
Thank you for your attention and I wish you serenity and peace.
Dr H.C. Louise Hudon, Canadian writer and poet
La Sarre
