JE ROULE MA BOSSE
Je roule ma bosse le long des chemins
Ne sachant pas d’avance l’orientation
À gauche ou bien à droite, évaluation,
Sans de certitude où je serai demain.
À tous les jours je changerai de maison,
Sur des trottoirs ou sur de froids bancs publics.
Je mène une vie qualifiée d’angélique
En marchant sans arrêt au fil des saisons.
Une soupe populaire par des gens
Me procure chaleur et bien-être, un temps.
La liberté pour mon âme de gitan
Plus importante avant de penser « argent ».
Il m’arrive de songer à mon décès
Solitaire dans un univers sans fin.
Cela se passe lorsqu’arrive la faim…
Sur ma tombe, ces trois mots : « Un bon français ».
Sauront-ils seulement mon nom de naissance ?
Un corps sans vie parmi d’autres anonymes
Dans ce triste instant, en connaissant l’abyme
Me mettre en fosse commune ? Indécence !
Heureusement, je pense aussi à l’étoile
Qui saura recevoir mon âme si blanche.
Je volerai pour m’asseoir sur une branche
En protégeant un être seul et loyal.
Louise Hudon, poétesse du Canada (Abitibi)
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17 octobre 2017
Corrigé le 28 novembre 2019