SOIGNER LES GENS
Chaque jour qui m’est donné de vivre
Des gens me crient qu’on les délivre.
Des peines d’amour ou de l’inceste
Beaucoup de maux se manifestent.
Perte d’espoir dans l’Univers,
Ressentent le froid de chaque hiver.
Tristesse, noirceur dans leur esprit,
Pour cette vie, que du mépris.
Et je rencontre un cœur d’enfant.
La liberté l’influençant
Revient de loin, assurément.
Renait des cendres, intensément.
À tous les jours, il me fait rire.
S’attache à moi, veut pas grandir.
Me dit qu’un jour il sera fort
Me parle d’un destin, de nos sorts.
Elle me fascine dans mon métier,
Me parle d’amour trop volontiers.
Moi, je ressens de l’amitié.
La passion suit sur ce sentier…
Je suis un homme, faut m’excuser.
Ça se perçoit, je suis accusé.
Elle me défend, elle est coupable,
Parle de sa force trop redoutable.
Avec les ans, je veux l’oublier.
Soigner des gens, mon bouclier.
On parle d’elle autour de moi,
Cœur tourmenté tout en émoi.
Je me trouve vieux et pas trop beau
Je perds mes yeux, pense aux tombeaux.
Douleur du passé qui renait
Car seule cette femme me comprenait.
Je pense à ses rires, souvenirs…
Sa guérison, son devenir…
Une grande dame, maintenant
Avec un parcours étonnant!
Chaque jour qui m’est donné de vivre
Des gens me crient qu’on les délivre.
Ma vocation, elle me soutient.
Je mène mon combat quotidien.
Je ne suis pas seul, j’ai mes patients.
Ils m’aiment bien, j’en suis conscient.
Je sauve des vies régulièrement.
J’ai des amis, naturellement.
Ces belles images, dans mon cerveau,
Complicité lors de travaux,
Provocations très innocentes,
Seront toujours envahissantes.
Chaque jour qui m’est donné de vivre
Des gens me crient qu’on les délivre.
Jusqu’à la fin, travaillerai
Oubliant mon cœur chaviré.
Louise Hudon, poétesse du Canada
Tous droits réservés
23 octobre 2018
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