
J’AI OUBLIÉ
Je soupe avec un ami,
Je ne suis pas endormie.
Une heure après je demande
S’il a soupé; réprimande…
Paniquée, je suis perdue.
Trop grand ce malentendu.
Mon cerveau me joue des tours.
Qui va me porter secours?
On m’observe et on remarque
Que je mène mal ma barque.
Rêvant de rester tranquille
Un mal sournois se profile.
On me fait passer des tests
Et j’examine mes gestes.
Je me retrouve chez moi
Politesse sous mon toit.
Vivre à deux sera facile.
Ce toit n’est pas un asile.
Je recherche un peu de paix,
Exceptions avec respect.
Une action d’exagérer
Me rendrait exaspérée.
Aucune provocation
Accepter ma négation.
Un repos m’est nécessaire
Sans besoin de somnifère.
Il ne faut pas m’imposer
Rien du tout sans négocier.
J’aime beaucoup mon loyer.
Tranquille dans mon foyer.
Cela ne peut pas changer,
Des égards sans déranger.
Il faut respecter ma bulle.
N’aimant pas qu’on manipule
Une amitié appréciée :
Égalité, associée.
De la bonne volonté,
Des discussions pimentées,
Éclaircissements ce jour
Amitié sauvée toujours.
Je vois mon vieillissement
Avec divertissement.
Toutefois fragilité
Niveau sensibilité.
Vais-je toujours reconnaître,
Ou les oublier peut-être,
Mes amis de longue date?
Confusion que je constate.
Louise Hudon, poétesse du Canada
Tous droits réservés
13 juin 2021
Image: Jill Wellington on Instagram
Note: j’ai gagné un concours avec ce poème.