
Première chronique en santé mentale
Par Louise Hudon
LA COMMUNICATION ET NOTRE SANTÉ MENTALE
Lorsqu’une personne en arrive à souffrir très lourdement en santé mentale, c’est souvent parce qu’elle n’a pas l’opportunité ou la capacité de parler de ses problèmes réguliers tout au long de sa vie ou pendant une longue période difficile. Cette personne fait partie de celles qui mènent le dur combat de la vie en solitaire, sans savoir comment exprimer ses émotions et sans même en voir l’utilité.
Sortir les secrets de son intérieur devant quelqu’un d’autre devient même une difficulté supplémentaire de la vie, car le manque d’habitude crée une tension vécue difficilement par tous. Cela n’aide pas à atteindre la sérénité et à obtenir la confiance. Il arrive même souvent que la personne regrette d’avoir parlé et constate l’augmentation de ses peurs et de son anxiété. La fameuse confiance n’était pas au rendez-vous et ne le sera peut-être pas tout au long de plusieurs tentatives amorcées.
Trop souvent, le manque d’habitude de part et d’autre fait que l’échange ressemble plus à un affrontement ou à une faiblesse (selon le cas), plutôt qu’à un échange. Il en ressort de l’amertume, un mauvais souvenir, et la femme ou l’homme qui a fait un effort se referme à nouveau sur elle-même ou lui-même.
Cette problématique risque de prendre de l’ampleur d’ici les dix prochaines années si les adolescents (es), loin d’apprendre à communiquer, se jettent inconsciemment un peu trop facilement sur internet, sur l’informatique en solitaires… Ajoutons à cela la télévision avec un jugement sans trop de maturité et des visionnements de messages plus ou moins réalistes, remplis de violence et de pornographie. Les liens familiaux sont coupés.
Ils recherchent un monde autre que le leur plutôt que l’amélioration de leur propre univers.
Avoir du temps pour partager nos idées et nos émotions fait partie des raretés sur cette terre, aujourd’hui.
Fait à la Sarre
Ce 16 août 2000